1980, « Attaque sur le talon, déroule le pied et pousse ». 2010, « Cours sur l’avant du pied pour utiliser les ressorts et protéger tes articulations ». 2020, « 180 pas par minute sinon tu vas te blesser « . Bien… Et si la bonne réponse était un peu entre les trois ? Ou plutôt, s’il n’y avait pas de bonne réponse ? La bonne foulée pour la bonne personne.
Le mécanisme de foulée
Le mécanisme de la foulée est universel :
- Une phase d’attaque ou d’appui (lorsque votre pied touche le sol)
- Une phase d’appui ou de soutien (lorsque vous êtes en équilibre sur la jambe d’appui et que la jambe libre est en suspension ; c’est une phase de “transfert des masses”)
- Une phase de propulsion ou de poussée (votre jambe est à l’arrière et pousse).
Enfin, cette jambe arrive elle-même en suspension et jouer à son tour le rôle de jambe livre.
Le timing de la foulée
Ce qui est beaucoup moins universel, c’est le timing de cette foulée, la phase d’attaque (talon, plat du pied, moitié talon, avant pied, moitié les avant pied), la position du centre de gravité (devant ou derrière le point d’appui), le temps de maintien au sol (qui lui-même détermine la force de freinage), le temps de suspension (qui pourrait aussi être une perte de temps), l’oscillation verticale (déplacement du corps vers le haut), la longueur de pas, le mouvement des bras (gauche – droite? Avant-arrière? Ou plutôt un mouvement des coudes?), la position de tête, etc…etc…etc…
Vous l’avez compris, ce n’est pas si simple et vouloir imiter Gebresselassie ou Usain Bolt n’est pas forcément une bonne idée.
Pourquoi ?
Il suffit de s’observer pour comprendre que nous fonctionnons tous différemment, que nous bougeons différemment et que même, nous réfléchissons et nous organisons différemment.
« J’aime le bordel organisé » alors que nous ne voyons qu’un tas de papiers désordonné jongeant un bureau en phase de guerre. Ce n’est ni bien ni mal, c’est notre façon de fonctionner. Il en va de même pour la course.
Course aérienne ou terrienne ?
Pour des raisons qu’il serait trop longues à expliquer ici (mais ça se passe au niveau de notre plus bel outil, le cerveau), certains vont être à l’aise en utilisant leur chaîne postérieure (muscles à l’arrière du corps) de préférence, se positionner plus en extension- vers l’avant et vont donc se mettre à courir plus naturellement sur l’avant du pied tandis que d’autres vont utiliser les muscles antérieurs avec une flexion plus importante au niveau des jambes, un centre de gravité plus bas et donc un mécanisme de course plus vers le talon. C’est ce qu’on appelle avoir une course plutôt aérienne ou plutôt terrienne.
Évidemment, nous ne sommes jamais à 100% l’un ou l’autre. Imaginez une ligne avec à sa gauche une course terrienne et à sa droite une course aérienne. Vous pourriez situer votre curseur soit à droite, soit à gauche mais peut être à 45% à gauche.
Adapter sa foulée
Il n’est pas rare de devoir modifier ou adapter sa foulée suite à une blessure ou à une fatigue. Nous exploitons un autre « cadran du mouvement ». Évidemment, en fonction de votre manière de courir préférentiellement, vous activerez certains muscles plus que d’autres.
Un travail spécifique de renforcement
Pour assurer le bon fonctionnement et une économie de course optimale, travaillez spécifiquement vos muscles de préférence. Pour un bon équilibre, la littérature conseille 70% du travail sur les forces et 30% du travail sur les faiblesses.
Puisqu’il y a des forces et des faiblesses dans chaque type de course (temps d’appui plus long donc perte de temps au sol MAIS phase de poussée adaptée ou phase d’appui très courte MAIS oscillation verticale plus importante), le raisonnement semble tenir la route.
La foulée où tu es bien
Alors… faut-il changer sa foulée ? Question à 1€ me direz -vous ! Et bien non si vous ne vous blessez pas ou en tout cas pas en lien direct avec la foulée.
Nous pourrions envisager de l’améliorer si vous êtes régulièrement sujet aux blessures. Et ici encore, le type de blessure est très souvent lié au type de foulée.
Dingue cette machine !
Pour en savoir plus sur ton fonctionnement, C-coaching propose des analyses de foulée spécifique et oriente le choix des exercices.